Snit’s revenge
Les petites bêtes qui n’ont pas peur des grosses.
Je vais aujourd’hui vous évoquer un jeu hautement improbable au doux nom de Snit’s revenge, la revanche des Snits, un jeu de plateau stratégique à deux joueurs n’ayant pas froid aux yeux. La règle dont je vais vous parler date de 1978 et n’était disponible qu’en anglais. En cherchant sur internet vous trouverez des règles plus récentes et légèrement différentes, ainsi qu’une traduction en français.
Si, au court de cette chronique, vous découvrez des mots bizarres, ne vous affolez pas, c’est normal.
Le contexte du jeu est expliqué par une bande dessinée, incluse dans la règle, et qui commence par : « Flottant dans l’espace hors du temps, les dieux s’ennuyaient ». L’un de ces dieux, pour tromper l’ennui, fini par créer un monde. « Mais à quoi ça sert ? » demandent les autres tout en essayant d’y mettre leurs propres créations (genre « splop » et « snandergrab », ne cherchez pas, c’est intraduisible).
Bulbous, le créateur du monde en question, le soustrait à la curiosité des autres pour le faire évoluer à sa guise en y rajoutant de la terre et de l’eau (oh ! C’est rigolo ! L’eau se transforme en choses blanches qui flottent au-dessus…).
Après quelques péripéties dont je vous passe les détails, deux autres dieux restent en compagnie de Bulbous et peuplent le monde de créatures à leur image : des Bolotomus (genre de gros tas avec une trompe) et des snits (petits bonshommes sans bras mais qui courent vite et se reproduisent rapidement dans le snandergrab).
Tout cela finit par dégénérer. Les Bolotomus, par jeu, tentent d’écraser avec leurs trompes les snits qui courent se reproduire. Les snits finissent par prendre leur revanche en s’introduisant dans un bolotomus par ses orifices et ainsi l’attaquer de l’intérieur.
Le jeu est en place !
Le plateau représente un Bolotomus vu en coupe avec tous ses organes que les snits vont tenter de détruire. Si les snits parviennent à détruire un certain nombre d’organes le Bolotomus meure. Si le Bolotomus parvient à écraser tous les snits, ou à les tuer avec ses anticorps (les féroces runnungitms), il gagne.
La vie des organes est représentée par une petite créature jaune appelée « Snorg ». Je ne résiste pas au plaisir de vous citer le nom de quelques-uns de ces organes : « Prolobosinator », « Divercreas », « Lobulus », « Antephellum », « Glut », « Finduncle », noms ô combien poétiques !
Ci-dessous, vous apercevez les snits, les snorgs et les runnungitms.
La phase du joueur snit est assez simple : il se déplace, il frappe. La tactique n’est pas forcément aussi simple, et joue sur la rapidité. Il faut éviter d’être débordé par les féroces runnungitms qui se multiplient au cours du jeu.
Comment le Bolotomus va-t-il se défendre ? Grâce à ses trois organes appelés « Compositors ». À chaque tour de jeu, chaque compositor qui n’a pas encore été détruit par les snits va générer, soit un snorg de remplacement, soit un makum. Les snorgs de remplacement auront à cœur de rejoindre au plus vite les organes défaillants en évitant de se faire démolir par les snits. Quant aux makums (sortes de petits vers rouges) ils vont se diriger vers le lapotum (eux seuls ont le droit de s’y rendre). Le tour suivant, ces makums seront transformés en runnungitms chargés de traquer les snits
On le voit, avec trois compositors, il peut y avoir trois runnungitms de plus par tour, tant que le besoin en organes de remplacement n’est pas trop urgent. Le joueur snit a donc intérêt à ne pas amuser le terrain, sachant qu’une attaque réussie contre un organe dépend d’un jet de dé (1 chance sur 3). Les attaques de runnungitms contre les snits bénéficient, elles, d’1 chance sur 2, mais tuent à la fois le snit et le runnungitm.
Il existe quelques variantes et règles supplémentaires dont je ne parlerai pas ici mais qui sont favorisées par le fait que chaque pion est différent (j’adore le runnungitm en patins à roulettes).
On peut donc, par exemple donner une vitesse différente à chaque snit.
Sur ce, je dois vous quitter. Il me faut aller dans le lapotum pour transformer mes makums en féroces runnungitms.