Un personnage de papier

Type : Nouvelle publiée en anthologie
Genre du recueil : SFFF / Polard
Couverture : Alexandre Granger
Parution : avril 2019 / imaJn’ère
Format : papier

Sommaire :

  • Préface (P-M. Soncarrieu)
  • Une journée ordinaire (R. d’Huissier)
  • Therminator Land (P.Caza)
  • La légende de Lémutopia (S.Chauderon)
  • Messager des morts (B.Tarvel)
  • Traverser la frontière (B.H.Rogers)
  • Une colline avant l’enfer (J.Bouquin)
  • L’homme dans la fontaine (O.Bruneau)
  • Floréal (C.Leboulanger)
  • La Passeuse d’âmes (M.Bastard)
  • Tango bleu (P-P.Durastanti)
  • La Forêt des Ombres (Y-J.Nahon)
  • Causes de la mort (L.Davoust)
  • Last Frontier (L.Whale)
  • Indigo (B.Greene)
  • Embarras de transit (F.Carpentier)
  • La tenancière (A.Pleynet)
  • Si tous les aliens du monde… (J-L.del Socorro)
  • La frontière sans loi (J.Heylbroeck)
  • Cellules communicantes (S.&R. Mallet)
  • Un personnage de papier (P.Verry) Lire un extrait
  • Un épisode de la chasse au P. (R.Darvel)
  • Quarante-neuf (J.Verschueren)
  • Le récit de la forêt (P-M.Soncarrieu)
  • Une journée ordinaire (A.Evans)
  • Postface (J-H.Villacampa)

« Espace, frontière de l’infini… »
C’est ainsi que débutait le générique de la série Star Trek. Pourtant, y a-t-il besoin d’aller si loin pour rencontrer une frontière ? Nos états, nos sociétés, nos préjugés nous enferment plus sûrement que les frontières physiques que sont les fleuves, les montagnes, les océans, notre planète, ou l’espace infranchissable entre les étoiles.
Le thème des frontières choisi cette année (le pluriel n’est pas anodin) peut donc être décliné de multiples façons, physiques, sociologiques ou psychologiques, voire un mélange de tout cela. Si l’observation du monde qui nous entoure est une source d’inspiration, elle peut être un point de départ pour aller beaucoup plus loin que la simple satire sociale ou politique. Les auteurs de cette anthologie n’ont pas mis de frontières à leur imagination pour vous offrir des textes de qualité.

Pensive, la jeune fille triturait le crayon entre ses doigts.
— Que fais-tu Elowyn ? interrogea l’homme à ses côtés.
Sans répondre, elle traça un petit cercle sur la feuille de papier vierge. Juste au-dessous du cercle elle fit un trait vertical de quelques centimètres, puis deux autres traits de chaque côté de cet axe. Deux points surmontant une courbe à l’intérieur du cercle vinrent compléter le dessin.
— « Ainsi naquit le personnage » commenta Elowyn.
— C’est un dessin d’enfant, un personnage-bâton, fit remarquer l’homme.
— C’est un héros, le contredit la jeune fille. Un héros plat dont les limites d’actions se situent sur les quatre côtés de cette feuille. « Ainsi naquit le personnage. Le personnage n’avait pas conscience de ses limites puisqu’il ne connaissait que l’univers de la feuille. Cependant, cet univers lui convenait, car il n’en avait jamais connu d’autres. Sa créatrice ne lui avait pas donné la conscience de la troisième dimension. Mais il pouvait se déplacer à sa guise d’un bord à l’autre de la feuille et vivre ses aventures de papier ».
L’homme attrapa la chaise qui traînait à proximité et s’assit à califourchon.
— Il a l’air bien solitaire pour vivre des aventures.
Elowyn secoua la tête.
— Peu importe, il a de l’imagination. « Mais sa créatrice allait le confronter à un problème qui dépassait cette imagination ».