Fluide et féminine

Type : Nouvelle publiée en anthologie Genre du recueil : SFFF / Polard Couverture Mathieu Seddas Parution : avril 2017 / imaJn’ère Format : papier

Sommaire :

  • Préface (Jean-Hugues Villacampa)
  • Les terres de feu (Arnaud Cuidet)
  • Une bouteille à la Mère (Danielle Thiéry)
  • Pic-de-fond (Ophélie Bruneau)
  • Manque de bol (Bruno Pochesci)
  • L’étang des grenouilles (Julius Nicoladec)
  • L’arbre aux têtes (Hervé Jubert)
  • Aqua memoria (Myrtille Bastard)
  • Fluide et féminine (Patrice Verry) Lire un extrait
  • Lions et espadons (Lionel Davoust)
  • L’enfant sauvé des eaux avait le shpouk (Francis Carpentier)
  • Prumt aquapark ™ terror (Sarah & Romain Mallet)
  • L’eau-delà (Robert Darvel)
  • Marmara (Marc Legrand)
  • Larmes d’étoiles (Jérôme Verschueren)
  • Boulevard des quarantièmes rugissants (Brice Tarvel)
  • Des eaux et des bras (Éric Lainé)
  • Mare incognita (Fred Audams)
  • Coule, rivière Soukhman (Olivier Boile)
Histoires d’AulxU-ChroniquesRiposte ApoTotal ChaosRétro-FictionsStar Ouest, Antiqu’idées, et aujourd’hui Au fil de l’eau : la collection thématique des anthologies annuelles de l’association imaJn’ère s’agrandit à l’occasion de son septième salon de l’imaginaire et du polar. Les auteurs présents dans ce recueil explorent avec talent tous les aspects aqueux de nos mauvais genres préférés que sont le polar, la science-fiction, le fantastique et la fantasy. Après avoir lu ces textes, vous ne verrez plus jamais l’eau comme un simple élément qu’il faudrait soit consommer, soit protéger, mais comme une entité actrice de son environnement. Qu’elle soit destructrice ou source de vie, force de guérison, de purification, de protection, de régénération, qu’elle représente une contrainte, un danger pour nos corps majoritairement composés d’eau ou pour notre Terre, notre chère « planète bleue », l’eau vous entraînera sans concession à travers des aventures maritimes, des mythes hydrophiles et des enquêtes détrempées. Elle vous contera de façon positive ou non, cette soif vitale qui nous tient, ce besoin sans cesse renouvelé de nous rafraîchir et de nous abreuver à la source de toute chose.

La pluie normande avait fait une pause, mais le sol détrempé s’accordait à son état d’esprit : boueux !
Sonia fit disparaître le mouchoir dans la poche de son imperméable. Malgré la présence de ses supérieurs, elle n’avait pas cherché à retenir ses larmes. Cet instant de tristesse lui était nécessaire pour évacuer tout ce qui serait préjudiciable à sa mission : le chagrin, le regret, le souvenir de ceux qui avaient été ses collègues, ses amis pour certains. Elle aurait préféré que ce fût en privé, mais, quoi qu’on pense d’elle, elle devait bien cela aux morts : la sincérité.
La jeune femme baissa la tête. Encore quelques secondes… Se soustraire au carnage, aux officiels en quête de coupables, aux badauds, aux journalistes… Son regard s’arrêta sur la flaque d’eau qui tourbillonnait à ses pieds. Le jeu du vent sans doute. Elle ferma les yeux. Se concentra.
Sonia sans nom, membre d’élite d’une section d’intervention sans existence qui ne recevait ses ordres que du Président de la République ! Sonia « la teigneuse », entraînée à agir en n’importe quel endroit de la planète, à n’importe quel moment. Sonia sans foi ni loi, mais altruiste, femme, et sensible. Parce que, parfois, la fin justifie les moyens. Parce que, parfois, il faut être impitoyable pour que l’humanité ait une chance – et se réserver des instants pour pleurer. En dépit des mesquineries du genre humain, Sonia croyait en l’avenir. Elle se donnait au maximum pour que le pire n’arrive pas.
Aujourd’hui, cela commençait mal !