Une visite au Mont Saint-Michel

Type : Nouvelle publiée en anthologie
Genre du recueil : SFFF
Couverture Arro
Parution : mai 2013 / imaJn’ère
Format : papier

Sommaire :

Nous avons survécu !
Malgré l’apocalypse du 21 décembre 2012, le futur a décidé de riposter et de prouver qu’il ne manquait pas d’avenir. En dépit des guerres nucléaires ou bactériologiques, des invasions extraterrestres, des cataclysmes naturels ou technologiques, quelque chose se passe après.
Quelque chose, oui, mais quoi ? Cette riposte à l’apocalypse est-elle si réjouissante ? L’être humain y aura-t-il encore sa place ?
L’association imaJn’ère, qui n’a peur de rien, vous offre dix-huit textes qui s’inscrivent dans cette thématique. Dix-huit écrivains amateurs ou confirmés vous entraînent dans des univers futuristes (ou pas ?) et tentent à leur manière de répondre à ces questions.
Que vous soyez optimistes ou pessimistes quant à l’avenir de l’humanité, la lecture de ce recueil vous donnera au moins une certitude : si quelque chose mérite de survivre, c’est bien l’imagination.

Au centre de la plaine magmatique, inerte et froide, Li-Yane-Eï frissonne malgré l’absence de contact direct avec son environnement. Une angoisse métaphysique envahit la jeune fille quand elle distingue la petite étoile blanche, qui n'émet plus assez de puissance pour réchauffer la surface de la planète où elle se tient.
Ai-je découvert le berceau de l’humanité ? songe-t-elle.
Des larmes mouillent ses joues. L’apocalypse n’est pas la fin brutale d’une civilisation, c’est la disparition inéluctable et lente de la planète qui la porte, au travers des milliards d’années de son évolution et de celle de son soleil ! C’est beaucoup plus terrifiant que la longue litanie des cataclysmes annoncés à travers les millénaires par les gourous de tous les temps. Si cette planète a connu des épisodes cataclysmiques, il n’en subsiste à présent qu’une surface désolée, sans vie animale ni végétale, et dont les reliefs ne sont constitués que de scories grisâtres qui se fondent à l’horizon en une lisse et désespérante uniformité.
Li-Yane-Eï jette un regard sur sa chronorbe. Les chiffres qui y sont inscrits dépassent l’imagination : onze milliards d’années, l’âge de la naine blanche et vingt milliards d’années, celui de l’univers. Mais ces chiffres ne sont rien au regard de ceux qui mesurent la durée du futur. Un vertige la saisit en songeant à cet infini qui attend le sarcophage à jamais inaccessible derrière son champ de stase.