Ce qui grignotait le fond de l’univers

Type : Roman
Genre : Space-opera spatiotemporel
Couverture Mathieu Seddas
Parution : Tome 1 (Les artefacts) septembre 2020 / Editions Voy'[el]
Format : papier et numérique

Nous sommes en l’an 1213 de l’ère spatiale. Dans un contexte politique tendu, des artefacts étranges apparaissent en divers endroits de la Terre et de la Voie lactée. Au même moment, on découvre que les galaxies les plus lointaines disparaissent. Meurtres, complots politiques, guerre spatiale larvée, aventures planétaires, constituent la toile de fond de cette intrigue spatiotemporelle, dont un insaisissable vieil homme et une mystérieuse jeune femme rousse semblent mener la danse.

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Type : Roman
Genre : Space-opera spatiotemporel
Couverture Mathieu Seddas
Parution : Tome 2 (Les chasseurs) mars 2021 Editions Voy'[el]
Format : papier et numérique

Tandis que l’insaisissable Stellaire Leyambon se livre un peu partout à des attaques surprises, Sheryn Gemayel est investie d’une étrange mission en rapport avec les artefacts dont l’apparition reste toujours inexpliquée.
La jeune femme sera-t-elle obligée de prendre parti dans cette guerre incompréhensible que se livrent deux races inconnues des Humains, au risque de voir disparaître les êtres pensants de la galaxie ?
« Les chasseurs » vous entraînerons avec passion vers la fin de cette aventure spatiotemporelle débutée avec « Les Artefacts ».

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Ce qu’ils en disent :
– imaJn’ère : « Patrice Verry a su, au-delà de ce roman de science-fiction, mettre en avant des personnages dont on peut facilement se sentir proche. » (Article complet)
– Mypianocanta : « J’ai particulièrement apprécié les personnages féminins qui tiennent le haut du pavé et chacune avec sa personnalité apporte sa pierre à l’édifice » (Article complet)

Quand ils furent à nouveau assis, l’Edasichi prit la parole tout en sirotant son breuvage avec une expression ravie.
— J’avais oublié que ces boissons délicieuses avaient un jour existé. Mais il faut à présent que je vous parle de choses graves.
— Je sais.
Le visage du vieil homme était redevenu méditatif. Une ombre de tristesse accentua ses rides alors qu’il laissait des souvenirs s’emparer de ses pensées.
— Vous ne savez pas tout, objecta l’Edasichi. Vous serez donc contraint d’improviser pour les détails dont vous n’avez pas eu connaissance. Certains aspects demeurent flous, même pour moi. Mais avant d’aller plus loin, et puisqu’il semble que vous ayez déjà fait quelques déductions, dites-moi si vous acceptez la mission.
Son interlocuteur avala une gorgée de vodka. Il ne s’attendait pas à cette demande. Le récit qui lui avait été fait de l’ultime combat resterait à jamais ancré dans sa mémoire. En raison du sacrifice que ce combat impliquait, il avait vécu les trente dernières années en connaissance de cause, en avait pleinement profité.
— Ai-je le choix ? questionna-t-il
— Bien sûr ! Les êtres pensants gardent toujours le choix de leurs actes, même s’il peut arriver qu’il soit limité. Rien n’est gravé dans le marbre. Ce que vous appelez le destin n’est qu’une perception, pardonnez-moi, de vos sens imparfaits.
Traversé par des sentiments contradictoires, le vieil homme digéra l’information, incapable d’en mesurer toute la portée.
— La fin reste donc incertaine, murmura-t-il, les yeux dans le vague.
— À la différence que vous connaissez les conséquences de l’une des options.
— Mais ces conséquences, quelle que fût ou sera ma décision à cet instant que vous évoquez, ne remettent pas en cause la réussite de la mission.
— Peut-être.
Le silence s’imposa de nouveau.
— Il n’y a pas urgence à votre réponse, reprit l’Edasichi. Vous aurez tout le temps de vous préparer et de prendre congé des vôtres. Il faudra de plus que je vous fournisse la clé, une protection, et que je vous explique le minimum de ce que vous pouvez comprendre.
Le vieil homme opina. Il avait depuis longtemps anticipé ce genre de situation. Il ne pouvait renier son choix.
— Je vais donc accepter librement, dit-il avec sérénité. Parce que je ne pourrai plus dormir en paix, si la stabilité de l’univers devait être remise en cause par mon refus et parce que…
Il s’interrompit.
— Oui ? l’encouragea l’Edasichi.
À cet instant, le hublot s’embrasa d’or en fusion. Le Soleil se levait sur la Terre. La polarisation des matériaux empêchait cependant la luminosité de dépasser ce qui était supportable pour les yeux. Le vieil homme s’approcha de l’ouverture pour contempler le spectacle. Était-ce la dernière fois qu’il le voyait ? Était-ce sa cigarette du condamné ?
La fin reste hypothétique, songea-t-il encore. Il se tourna vers l’extraterrestre.
— À la réflexion, je pourrai sans doute m’accommoder de l’instabilité de l’univers, mais je ne tolérerai pas que l’amour que je porte à celle qui est ma compagne depuis trente ans disparaisse dans les brumes incertaines du temps.
La brume légère de ce matin froid nimbait les mégalithes de Carnac d’une atmosphère fantomatique. Malgré le loden qui la protégeait, Nolwenn frissonna. Elle rabattit la capuche sur ses cheveux roux et croisa les bras pour renforcer la barrière que représentait le manteau contre l’hiver. Une étrange sensation s’était emparée d’elle à son arrivée sur le site, mélange de crainte mystique et d’impatience devant ce qu’elle allait entreprendre. Son regard se posa avec curiosité sur l’alignement millénaire des menhirs. Elle fréquentait ce lieu depuis qu’elle était toute petite. Elle le connaissait par cœur. Pourtant, en ce jour particulier, elle possédait en elle l’intime conviction d’un changement que ses sens refusaient de distinguer. L’oncle Mrenev ne l’avait pas accompagnée ici pour une visite touristique. Alors ? Quelque chose clochait. Soudain, elle sut.
Non pas quelque chose ! Cette pierre levée n’était pas là hier !
C’était impossible, ahurissant, incompréhensible. D’autant que le menhir en question ne se différenciait des autres ni par sa vétusté ni par une quelconque disparité de forme ou un défaut d’alignement. La jeune fille en avait pourtant la certitude : il ne se trouvait pas là avant !